
A
u mois de juillet, je suis allée une semaine à Istanbul avec ma meilleure copine. Son ancienne colocataire se mariait là-bas et comme le boyfriend de ma MAPT était trop occupé à sauver des vies (il est médecin), j’ai été cordialement invitée à le remplacer. C’est donc à pieds joints que j’ai sauté sur l’occasion et merhaba la Turquie (bonjour pour les non-bilingues).
Nous avons trouvé un très joli appartement à Istiklal Avenue dans le quartier de Beyoglu avec une terrasse et une vue magnifique sur toute la ville et le Bosphore.
Nous sommes arrivées un jeudi après-midi. Nous nous sommes un peu promenées à Istiklal et avons profité de notre belle terrasse.
Le vendredi, jour du wedding, nous nous sommes rendues dans le quartier de Kadikoy à l’hôtel où résidait le couple de tourtereaux. Ma MAPT étant la maquilleuse en chef de la (pauvre) mariée, nous sommes arrivées assez en avance pour les préparatifs. Après quelques heures de travaux de peinture sur visage, nous étions toutes les trois fin prêtes à partir.
Après une croisière en bateau qui a réduit à néant nos efforts capillaires (une petite brise qui soufflait à 500km/h droit dans nos faces), nous avons amarré au bord d’un charmant club privé avec un grand jardin, une belle piscine, des tables dressées sur les hauteurs. Face à la mer, de jolies chaises blanches disposées et un autel pour l’échange des vœux.
Après un petit apéro où l’on m’a forcé à boire une vodka (j’étais désagréable à ce qu’il paraît. A ma décharge, j’étais devenue sourde et aveugle (mes cheveux m’ayant crevé les yeux à cause du vent sur le bateau), nous avons assisté à la cérémonie. J’ai versé une petite larme et le cœur de pierre à mes côtés a gardé les yeux secs.
La suite du mariage s’est très bien déroulée. Nous avons mangé un peu de poisson et un peu de viande à l’insu de notre plein gré. Ils ne connaissent pas trop le végétarisme en Turquie. Le serveur nous a apporté le plat en disant it’s ok, no fish no meat, only vegetables, sauf qu’il y avait quand même un petit peu de fish et de meat dans ces boulettes de vegetables. Nous avons ensuite dansé pieds nus sur la musique jouée par l’orchestre. Puis à minuit lorsque cela s’est terminé, nous sommes rentrées et avons décidé de sortir un petit moment puisqu’il était encore tôt.
Très mauvaise idée. A 1h du matin, il n’y a plus de femmes dans les rues. Non, il y a nous deux et des gangs d’hommes qui se déplacent en meute en arpentant Istiklal de haut en bas et de bas en haut et qui nous reluquent de haut en bas et de bas en haut. En zigzaguant entre eux, nous recherchions la boîte de nuit qu’on avait repérée sur Internet. Les Dieux ayant probablement décidé de nous punir, elle n’était pas à l’adresse indiquée. Bravant le danger, nous nous sommes baladées jusqu’à Taksim pour voir si nous ne trouvions pas une autre discothèque sympatoche.
Un rabatteur a certainement perçu notre détresse et s’est approché de nous afin de nous proposer d’aller nous amuser dans sa boîte au nom très prometteur, le Carnival.. Pas d’obligation, nous pouvions monter voir et partir si cela ne nous convenait pas. Très bien. Nous sommes montées et arrivées au milieu de la fosses aux ours, il nous a dit que pour nous, c’était free drinks, free drinks. Malgré cette offre alléchante, nous avons tout de même jeté un œil autour de nous. Il n’y avait que des hommes avec des têtes de Jacquouille qui nous regardaient. Et des putes. Je crois qu’il était temps de rentrer se coucher.
Le samedi, nous nous sommes promenées un peu dans la ville et avons enquêté pour trouver une boîte pour sortir le soir qui ne serait pas le Carnival. Reina nous est alors apparue comme un oasis au milieu du désert. C’est un très grand restaurant qui se transforme en discothèque. Nous avons passé une très bonne soirée là-bas, on a super bien mangé, les serveurs étaient aux petits soins pour nous. Et surtout, nous n’avons rencontré aucun Jacquouille.
Le dimanche, pour nous reposer de la folle nuit, nous sommes allées sur l’île de Suada. C’est une sorte de club avec une piscine olympique et de la musique au milieu du Bosphore avec vue sur toute la ville. C’est très beau. Sauf que cet endroit est un peu comme Paris, c’est très joli mais très mal fréquenté. Nos voisins de transat étant soit un couple sur notre droite qui ne s’est pas adressé la parole de tout l’après-midi (en guise de salade elle a mangé les deux feuilles de menthe de son mojito pendant qu’il s’envoyait un hamburger avec ses écouteurs – sympa le repas en couple), de vieux bourges en face de nous qui se sont bourrés la gueule au rosé ou encore un couple sur notre gauche dont la femme sifflait les serveurs quand elle avait besoin de quelque chose, entre deux lectures de son magazine Public, dont elle ne devait pas comprendre tous les articles.
Les lundi, mardi et mercredi, fini les conneries, place aux choses sérieuses. Nous nous sommes voilées et avons visité la Mosquée Bleue et Hagia Sophia. Puis le Grand Bazaar, le Palais de Dolmabahçe et Topkapi. Tous ces endroits étaient magnifiques et les visites en petit groupe de 350 personnes avec un guide qui parle l’anglais de Turquie étaient très marrantes.
Le soir, nous profitions des belles terrasses près de chez nous.
Nous avons beaucoup apprécié notre voyage à Istanbul. Cette ville a quelque chose qui fait qu’on s’y sent bien et tout est vraiment très beau.
Le fait que nous soyons deux filles nous a assez souvent rendu la tâche compliquée. On avait l’impression que nous étions des filles de Satan et qu’il fallait nous fuir comme la peste. En effet, lorsque nous étions perdues ou que nous demandions notre chemin ou un renseignement, les gens ne voulaient pas nous parler et partaient presque en courant, les bras en l’air en hurlant.
Mais heureusement, il y avait tout plein de petits chats dans la rue et dans les magasins pour nous réconforter.