Quel mois plus opportun pour aborder la slow life que le mois d’août ? Peut-être avez-vous déjà entendu parler de ce concept ou plutôt de cette façon d’envisager la vie. En quelques mots, il s’agit de ralentir notre rythme et de lâcher prise pour profiter davantage du moment présent, en pleine conscience (en suivant ce lien vous retrouverez un article détaillé que j’avais publié sur ce sujet). La slow life, ce n’est pas ne rien faire, c’est faire différemment. C’est faire moins, mais mieux. S’aménager des moments calmes, arrêter de planifier des activités pour les quatre prochains week-ends, s’autoriser à être moins dans l’action constante et se laisser de l’espace pour réfléchir et apprécier l’instant présent. La slow life a aussi une dimension écolo. Il s’agit de consommer moins mais mieux et de voyager différemment, notamment pour réduire son empreinte écologique. Enfin, la slow life a pour but d’aider à se focaliser sur ce qui compte vraiment dans notre vie. Des relations sociales sincères et enrichissantes, de la bonne nourriture et du temps pour soi. Dans cet article, je fais le tour des principaux domaines où la slow life peut s’appliquer. Il y en a d’autres, mais ceux-ci me paraissent les plus importants.
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AU QUOTIDIEN
Vivre plus lentement
La slow life peut se traduire par vivre plus lentement. Dans notre société, il y a une véritable injonction à la suractivité et à la surefficience, au fait d’être parfait et efficace dans tous les domaines : travailler beaucoup et bien, avoir une maison propre et rangée, faire du sport trois fois par semaine, manger des repas sains tous les jours, avoir une vie sociale riche et des activités régulières, partir souvent en vacances dans des endroits dingues, etc, etc. Il faut toujours faire, faire et faire, mais quand est-ce qu’on s’arrête pour être heureux ? La slow life encourage à ralentir la cadence parfois trop élevée de nos quotidiens pour s’autoriser une certaine lenteur, une non-performance, afin de pouvoir profiter de ces instants sans les surcharger d’activités.
Comment l’appliquer ? Se réserver des moments où on ne prévoit rien et où on ne planifie rien, par exemple un week-end entier ou une journée par semaine. Le matin même, levez-vous quand vous vous réveillez et demandez-vous ce que vous pourriez faire durant cette journée pour vous faire plaisir. Lire un livre, tester une recette, partir marcher dans la nature, au bord du lac, aller nager, dessiner, peindre, écouter de la musique, écrire, inviter des amis à manger, aller boire un verre avec une amie. Faire une seule chose à la fois et s’y consacrer pleinement.
J’adore avoir mon samedi ou mon dimanche après-midi entièrement libre. Je me lève et je réfléchis à comment je vais pouvoir l’occuper avec des activités qui me plaisent. Dans le même ordre d’idée, j’aime faire en sorte que chaque vendredi ou samedi soir où je suis à la maison soit un moment spécial, que je sois seule ou avec mon copain. Je prépare un apéro avec plein de petites choses à manger, je bois un coca avec une rondelle de citron ou une citronnade et des glaçons, et on profite de ce moment, sur le balcon en été, au salon en hiver. Je fais de tous ces moments des instants spéciaux qui aident à être plus heureux. On peut les faire que l’on soit seul, en couple, avec ou sans enfants.
La semaine, on est bien souvent obligés d’avoir un emploi du temps et de s’y tenir. Mais il est possible d’ajouter plusieurs moments slow au cours de la journée :
– Aller au travail à pied, en vélo ou en transport public. C’est plus lent mais c’est agréable et c’est un temps durant lequel il est possible de lire, d’écouter de la musique ou un podcast, de regarder le paysage et la nature défiler.
– Pourquoi ne pas sortir faire une petite balade de 10 minutes dans le quartier durant la pause café du matin, plutôt que rester à la cafeteria devant son téléphone ou devant son ordi ?
– On arrête de perdre son temps sur les réseaux sociaux dès que l’on est inoccupés. Ils ne nous apportent aucun bénéfice. Au contraire, plusieurs études ont même montré qu’ils augmentent la frustration et la mauvaise image de soi. On peut télécharger une appli (Antisocial par exemple) sur son téléphone pour évaluer la durée quotidienne de son utilisation des réseaux. Ce temps peut être utilisé à bien meilleur escient.
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SLOW TRAVEL
Changer sa façon de voyager
Le slow travel consiste à voyager de façon détendue et visiter ce que l’on a vraiment envie de voir. Cela laisse le temps de réellement profiter, de découvrir les rues, les paysages, de se promener, de savourer ses plats au restaurant avec son compagnon de route, de discuter avec les locaux. L’accent est mis ici sur la qualité des expériences plutôt que sur leur quantité. Cela implique de changer sa façon de voyager et de se débarrasser du FOMO (Fear Of Missing Out), soit la peur de manquer quelque chose, qui se traduit en général par des vacances où l’on ne s’arrête pas une minute et où on prévoit un maximum d’activités et de visites dans le temps imparti. Bien souvent, dans ces conditions, il est difficile de profiter pleinement et on rentre plus fatigués que lorsqu’on est partis.
Comment l’appliquer ? Il s’agit ici de privilégier les voyages où on laisse une place à l’improvisation. Organiser soi-même son voyage et ne pas le confier entièrement à une agence. S’orienter vers des lieux calmes et ressourçant. Il est également important d’écouter son rythme, se lever sans réveil, manger quand on a faim. Enfin, le slow travel implique une dimension écolo : il encourage à participer à l’économie du pays en consommant local.
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SLOW FOOD
Changer sa façon de manger
Ce mouvement originaire d’Italie est fondé en 1986 pour lutter contre l’homogénéisation culinaire induite par la restauration rapide et les grands groupes industriels. Il œuvre contre la disparition des petits producteurs locaux tout en soulignant l’importance de l’origine et du goût des produits pour les consommateurs.
Comment l’appliquer ? Il s’agit ici de manger local et de saison, d’accepter de payer un prix équitable qui rémunère convenablement tous les employés le long de la chaîne de production, les ressources utilisées pour la culture ne doivent pas être trop importantes ni porter atteinte à l’environnement. Il est conseillé d’acheter ses fruits et légumes au marché, directement aux producteurs, et de privilégier les produits cultivés près de son domicile. La slow food encourage à se réapproprier les plaisirs de la table : cuisiner soi-même au détriment des plats surgelés, inviter ses amis pour se retrouver autour d’un bon repas, prendre le temps d’apprécier les saveurs des aliments.
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SLOW FASHION
Changer sa façon de consommer la mode (et tout autre produit)
L’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde. Cela n’a rien d’étonnant, et c’est même assez dingue que l’on n’en parle pas plus. D’un côté, nous avons tous entendu les problèmes liés à l’obsolescence programmée, l’importance de ne pas jeter lorsque ce n’est pas cassé, la nécessité de recycler. Pourtant, le secteur de la mode semble être sur une autre planète. Une planète où les tendances se renouvellent tous les trois mois, où on nous pousse à acheter, acheter, acheter sans cesse de nouvelles vestes, de nouveaux jeans, de nouveaux t-shirts. Les modèles et les coupes changent tout le temps, une fois ce sont les manches des pulls qui sont plus larges, puis plus étroites, puis on leur ajoute des lacets, une fois ce sont les pantalons pattes d’eph, puis les slims, les tailles basses, les tailles hautes, les jeans boyfriend, les jeans mum, les jeans girlfriend. Quand est-ce que ça s’arrête ?
C’est un point compliqué pour moi. J’ai toujours adoré les vêtements et la mode, j’avais un plaisir incroyable à faire les magasins et à acheter des sacs entiers de nouvelles fringues tous les mois. Quand j’étais étudiante, c’était quasiment le seul domaine dans lequel je dépensais mon argent avec les livres. Ces deux dernières années, j’ai énormément réduit mes dépenses pour les habits. Depuis le mois de juillet 2017, je n’ai acheté qu’un pantalon et une chemise et je n’ai pas remis les pieds dans une boutique jusqu’à la semaine dernière à Valence. Cette abstinence d’un an m’a enlevé le plaisir que j’avais à faire les magasins. On a consacré un après-midi au shopping avec ma meilleure amie car nous avions quelques trucs à acheter, mais le plaisir n’était plus le même qu’auparavant. Mon constat est le suivant : je n’ai acheté que le nécessaire durant les douze derniers mois et pourtant, je me suis sentie heureuse, sereine et à aucun moment je n’ai eu l’impression que je manquais de quelque chose.
Comment l’appliquer ? Changer son regard sur la mode et réfléchir aux conséquences de ses achats est une porte d’entrée. Comprendre les mécanismes qui nous poussent à cette surconsommation permet d’avancer dans son cheminement. Pourquoi les hommes ne consomment-ils pas autant la mode que les femmes ? Pourquoi, alors qu’on travaille et qu’on a fait des études, l’apparence est-elle si importante, voire primordiale, pour les femmes ? Pourquoi est-ce qu’on continue de s’évaluer soi-même et d’évaluer les autres femmes principalement sur le physique et les vêtements ? Ne pourrait-on pas plutôt louer notre intelligence ? A-t-on vraiment besoin de 30 paires de jeans, 20 sacs à main, 40 paires de chaussures ? A qui profite l’éphémérité des tendances ? Ni à nous-même, ni à notre porte-monnaie et encore moins à la planète. Acheter des trucs, cela nous donne une sensation de bonheur momentané mais ça ne dure pas, la frustration revient bien vite avec le besoin d’acheter à nouveau. On peut vivre dans une maison entouré de centaines d’habits et de palettes de maquillage, si on n’est pas heureux au fond de soi, ça ne sert à rien.
Les grandes enseignes comme Zara, H&M, Mango et tous les sites en ligne comme SheIn ou Nakd proposent des vêtements très peu chers, fabriqués à l’autre bout de la planète par des gens sous-payés. En tant que consommateur, nous avons un pouvoir. Acheter, c’est participer à cette chaîne, c’est cautionner ce système. Je ne fais pas la morale, j’achète aussi la plupart de mes vêtements dans ce type de magasins. Simplement, je pense qu’il est important d’être conscient de ce qu’impliquent nos achats, de leurs impacts et de leurs conséquences. Je parle ici de la mode, mais c’est la même histoire pour l’industrie des cosmétiques. Nous n’avons pas besoin de 15 crèmes de jour, de nuit, anti-rides, repulpante, de nettoyant visage, de démaquillant sophistiqué, de lotion tonique, d’avant-shampooing, d’après-shampooing, de masque. Vous avez déjà réalisé tout ce que la pub et le marketing nous font croire ? Tout ce qu’on croit être indispensable et qui ne l’est pas ? A-t-on vraiment besoin d’une base sous la crème de jour, d’un soin correcteur sous le fond de teint, de poudre et de spray fixant ? J’ai l’impression que ça ne s’arrête jamais et c’est insensé !
Une fois qu’on a commencé ce chemin de la réflexion, on peut envisager son rapport à la mode différemment. Acheter moins mais acheter mieux. Des petites marques locales, éthiques, avec des prix équitables (car non, un t-shirt à 5 francs, ce n’est pas un prix normal, il y a forcément quelqu’un qui perd et c’est toujours le salarié au bout de la chaîne). Accepter de ne plus avoir besoin de posséder le dernier pull à la mode, les dernières sneakers, mais acheter des vêtements basiques que l’on peut mixer et re-mixer ensemble, sans pour autant être ringarde et démodée. Avoir un dressing sobre avec de belles pièces, un ou deux jolis manteaux pour l’hiver, quelques paires de chaussures. Et arrêter avec cette frénésie de la fast fashion, qui finalement ne fait de bien à personne, et surtout pas à nous-même.
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Et vous, que pensez-vous de la slow life ? Est-ce un concept qui vous parle et qui vous tente ?
Caro
Salut Melody,
Merci pour cet article très intéressant.
Ça m’a donné envie de m’intéresser de plus près à la slow life.
As-tu un (ou des) livre(s) à me recommander à ce sujet ? Ou peut-être un site internet spécialisé dans ce sujet afin d’approfondir les informations de ton bel article ?
Si tu t’y connais bien je préfère avoir ton avis plutôt que de chercher sur Google parmi l’énorme flux d’informations :p
Merci par avance pour ta réponse.
Passe une agréable journée.
Caro
Ally Bing
CaroHello Caro,
Merci pour ton petit mot 🙂
Alors tu peux aller sur le blog https://www.laslowlife.fr/ qui donne de bonnes pistes.
Sinon, je n’ai pas d’autres sites ou livres à te conseiller malheureusement. Cela dit, je pense qu’à la Fnac au rayon développement personnel / vie quotidienne, il doit y avoir plusieurs ouvrages qui traitent de ce sujet.
Très bonne journée à toi aussi et à bientôt !
Caro
Ally BingMerci pour ta réponse, je vais regarder ça dès que possible 😉
Passe une belle journée
Mademoisellevi
Ce concept me parle beaucoup
Je le mets en oeuvre chaque jour
Et je me sens tellement mieux depuis
Ca permet de faire le tri dans sa tête, sa maison, son dressing, et de vivre en suivant des vraies valeurs, en profitant des choses simples!
Et ça ne fait vraiment pas de mal!
Ally Bing
MademoiselleviAh super 🙂 C’est vrai que ça aide beaucoup à créer son bonheur et à vivre plus heureux 😀
Amélie
Le Slow a toujours fait partie de ma vie. Même plus jeune alors que ce concept n’avais pas vraiment de nom… On me disais lunaire, bohème, un peu nonchalante et insouciante… Mes priorités dans la vie ne sont pas forcément celles de la majeure partie des gens… Je réfléchis plus en qualité de vie qu’en monnaie sonnante et trébuchante pour estimer ma réussite…
J’ai même fait du slow mon nouveau métier puisque je viens de me reconvertir dans la slow organisation… Deux mots qui semblent contradictoires mais qui sont juste deux facettes de ma personnalité que j’ai décidé d’assembler dans une activité qui me ressemble 🙂
Je te souhaite le meilleur pour ton blog que je découvre et que je vais suivre de près 🙂
Ally Bing
AmélieHello Amélie,
Merci pour ton commentaire 🙂
Je te rejoins complètement sur tes priorités de vie 🙂
C’est super ce que tu as créé, je te souhaite plein succès dans ce joli projet !
A bientôt xx
Aude
Bonjour,
Merci pour cet article !
Concernant la slow fashion, auriez-vous des bonnes adresses pour dénicher des créations locales et éthiques sur Lausanne ou dans la région ?
Ally Bing
AudeBonjour Aude !
Alors pour l’instant je n’ai pas de bonnes adresses pour des alternatives éthiques et locales mais c’est un sujet sur lequel je vais me pencher prochainement pour en faire un article 🙂
A bientôt !
Myrtilla
Ah quel bel article ! Merci beaucoup ! 😀 C’est vrai que des fois on se pose trop de questions… alors que la vie est toute simple finalement ! 🙂
Ally Bing
MyrtillaMerci Roberta 🙂
Oui, c’est bien vrai !
Olaibalife
Merci pour cet article, j’en apprend beaucoup plus sur le slow life, il y a certains points intéressants dont je n’avais pas la connaissance.
Ally Bing
OlaibalifeSuper alors je suis ravie 🙂
A bientôt !
Léonore
Absolument passionnant ton article, j’aime beaucoup ! Vive la « slow life », il est grand temps d’apprendre à prendre le temps et à s’accorder des moments de répit ! Je trouve que c’est vraiment un des concepts les plus importants à saisir pour pouvoir espérer vivre agréablement. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai également écrit à ce sujet sur mon blog. Merci beaucoup pour ces chouettes paroles.
Léonore d’Esprit Vivace (http://espritvivace.com).
Melody | Ally Bing
LéonoreMerci Léonore je suis contente que l’article t’ai plu 🙂
A bientôt 🙂