Ça faisait un moment que j’avais envie d’écrire un article lecture. Comme je lis beaucoup, je me suis dit que ça pourrait être intéressant de faire régulièrement un résumé accompagné de mon avis pour chaque ouvrage. On commence donc avec les derniers romans que j’ai lus. Je referai un article de ce type vers la fin du mois de juin avec une sélection de livres pour l’été. D’ici là, bonne lecture et n’hésitez pas à me dire si vous avez lu un de ceux présentés ci-dessous et ce que vous en avez pensé.
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L’ENGRENAGE
Jérôme Kerviel
Résumé : Dans ce livre autobiographique, Jérôme Kerviel livre sa version des faits de l’affaire qui l’oppose à son ancien employeur, la Société Générale, qui l’accuse de lui avoir fait perdre 4,9 milliards d’euros en 2008. Il retrace ainsi son parcours professionnel, son entrée dans cette banque, les différents postes occupés, la manière dont se déroulent ses journées en tant que trader. Il décrit l’engrenage dans lequel il sombre de plus en plus et on comprend comment, petit à petit, il a fini par perdre pied dans ce monde insensé de la finance.
Mon avis : J’ai adoré ce livre que j’ai lu en un jour samedi dernier. Comme tout le monde, je connaissais un peu l’histoire de Jérôme Kerviel qui fait régulièrement la une des journaux depuis 2008 (l’affaire n’est toujours pas terminée). Sa vie et son récit m’ont fait beaucoup de peine. On y découvre notamment comment il a vécu les jours après les révélations dans les médias, l’acharnement qu’il a subi, la possible partialité des juges pendant l’instruction. Le soir, après avoir terminé le livre, j’ai regardé le film puis quelques interviews de lui à la télé (notamment son passage à On n’est pas couché en 2012). Je suis révoltée de voir comment une des plus grandes banques de France peut s’acharner pour détruire un homme, un homme qu’elle a pourtant encouragé à agir comme il l’a fait. C’est une triste histoire mais qui vaut la peine d’être lue.
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L’AMIE PRODIGIEUSE et LE NOUVEAU NOM
Elena Ferrante
Résumé : Ce livre est une saga de quatre tomes qui retrace l’histoire de deux petites filles nées à Naples dans les années 50. Dans les deux premiers volets, on suit l’enfance puis l’adolescence de Lila et de Lena, la naissance de leur amitié et la manière dont elle va perdurer ou être perturbée par les évènements de leur vie. On découvre également Naples, l’organisation de la vie dans les quartiers populaires, la pauvreté des familles, la façon dont chacun se débrouille pour essayer de s’en sortir comme il peut où rien n’est simple ni acquis.
Mon avis : Cela faisait longtemps que je n’avais pas aimé un livre comme j’ai aimé ces deux premiers tomes. J’ai lu les 900 pages en moins de trois semaines, je n’arrivais plus à m’arrêter de lire. On y suit certes l’histoire de ces deux amies mais on y voit également en arrière-plan comment se reproduisent les inégalités sociales, la difficulté de s’extraire de l’endroit d’où on vient, la force qu’il faut pour le faire, le rejet dont font preuve ceux qui sont restés. C’est pour moi toute la force de ces livres. Ils racontent non pas une mais deux histoires, celle de Lena et de Lila mais celle aussi de la vie en général. C’est l’analyse sociologique d’une vie et on peut tous s’y retrouver.
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LA FEMME AU CARNET ROUGE
Antoine Laurain
Résumé : Laurent est libraire à Paris. Il est divorcé, papa d’une jeune adolescente et en couple avec une femme qui ne l’intéresse pas plus que ça. Un jour en allant au travail, il découvre dans la rue un sac à main abandonné. Il l’emporte avec lui et une fois à la maison, il en fait l’inventaire. Laurent est rapidement fasciné par tous les objets qu’il contient et notamment par ce petit carnet rouge rempli de notes. Il décide alors de retrouver la propriétaire de ce sac à main et nous suivons ainsi les péripéties de Laurent dans Paris à la recherche de cette femme au carnet rouge.
Mon avis : C’est un livre très sympa qui se lit facilement. L’histoire est intéressante, divertissante, il y a quelques rebondissements et c’est original. Il est d’un tout autre style que ceux présentés dans cet article mais je l’ai beaucoup apprécié pour sa fraîcheur et sa légèreté, au sens positif du terme.
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UN AMOUR IMPOSSIBLE
Christine Angot
Résumé : Avant toute chose, je pense que quelques mots sur Christine Angot sont nécessaires pour mieux comprendre son œuvre. Cette écrivain écrit des autofictions, c’est-à-dire qu’elle met en scène des personnages réels (elle s’appelle Christine dans ses livres, sa fille et ses parents sont nommés par leurs vrais prénoms) autour desquels elle tisse une histoire et on ne sait jamais vraiment quelle est la frontière entre la fiction et la réalité. Elle a été élevée par sa mère et son père ne l’a reconnue que lorsqu’elle a eu 14 ans. Elle l’a vu de manière très épisodique de sa naissance jusqu’à son adolescence, âge auquel il a commencé à abuser d’elle sexuellement. Ce n’est que plus tard qu’elle l’avouera à sa mère. Je précise tout ceci car on peut avoir une lecture totalement différente de cet ouvrage en ayant connaissance ou pas de ces éléments.
Dans ce livre, Christine Angot décrit l’histoire de ses parents, leur rencontre, leur vie avant sa naissance. On découvre ensuite le lien qu’elle tisse avec sa mère, leur vie à deux, l’idéalisation de son père absent. La toile de fond de ce livre est la relation qu’elle a avec sa mère, de sa naissance jusqu’à aujourd’hui, tout en mettant en évidence la complexité de leurs liens au vu de leur histoire. Doit-elle en vouloir à sa mère de n’avoir rien vu ? D’avoir choisi cet homme-là comme père pour elle ? Christine Angot cherche des réponses dans ce livre. Les trouvera-t-elle ?
Mon avis : C’est le troisième livre de Christine Angot que je lis et je ne suis toujours pas convaincue d’apprécier vraiment son style. Elle écrit bien, des phrases courtes et percutantes mais pourtant, lorsque je termine un de ses livres, il ne m’en reste pas grand chose. Elle le dit elle-même d’ailleurs, elle dit des faits plutôt qu’elle n’en raconte et c’est peut-être pour ça qu’il n’y a pas vraiment d’histoire. Toutefois, c’est intéressant à lire et je n’aurais pas quatre livres d’elle dans ma bibliothèque si leur lecture ne m’apportait rien. C’est un style particulier qui reste tout de même très intéressant, notamment car on voit qu’elle utilise l’écriture pour trouver des réponses à ses questions et c’est ce qui me plaît chez les écrivains. Par ailleurs, celui-ci est mon préféré parmi les trois livres que j’ai lus d’elle (Vu du ciel et L’inceste). Il est suivi de la retranscription d’une conférence à New York qu’elle a faite suite à la sortie de ce roman et cela m’a permis de bien comprendre ce qu’elle recherchait à mettre en avant dans ce dernier livre.