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undi soir, alors que nous avions déjà terminé nos cartons, j’ai écrit cet article. Je le laisse ainsi, même s’il n’est pas parfait et que toutes les phrases ne sont pas bien tournées, c’est ce que je ressentais à ce moment-là.
Ce soir, je retrace dans ma tête ces cinq dernières années passées ici, à Paris, et tout plein de souvenirs me reviennent. J’ai quitté Lausanne où j’avais vécu durant cinq ans en août 2011. Je suis arrivée ici, seule avec mes deux lapins, à la recherche d’un appartement et d’une nouvelle vie. En deux semaines, j’ai trouvé mon petit chez moi qui le serait durant deux ans en bas du 14e, vers Alésia. J’ai beaucoup aimé vivre dans ce quartier. C’était tranquille, un peu loin de tout mais je m’y suis plu. J’habitais à côté du cinéma et j’avais pris le pass pour y aller à volonté. Le dimanche soir, je me préparais à manger dans un tupperware et j’allais regarder un film, habillée en pyjama sous ma veste. Je me mettais dans un coin et c’était comme si j’étais sur mon canapé devant ma télé. J’adorais faire ça. Durant ces deux premières années à Paris où j’étais au Cours Florent, j’ai vécu des moments inoubliables. Je me suis amusée comme jamais, je sortais tout le temps en boîte, je vivais au jour le jour. J’étais vraiment heureuse, tout était trop cool et facile. Je n’avais aucun souci, le seul truc qui troublait parfois ma quiétude était l’amour. D’ailleurs, une citation de Beigbeder m’est restée car je me la répétais souvent durant cette période. Elle dit que l’amour est le problème des gens qui n’ont pas de problèmes et elle caractérisait parfaitement ma vie à cette époque. J’ai vécu d’amour, d’eau fraîche et de vodka durant deux ans et cette période restera une des plus belles de ma vie.
Dès septembre 2013, j’ai déménagé, je me suis rapprochée du centre et j’ai vécu une année à la Rue Montmartre dans le 2ème. Que c’était bien d’être si proche de tout ! J’ai arrêté de vivre en boîte de nuit et j’ai repris un rythme normal, comme celui que j’avais avant d’arriver à Paris. En Suisse durant l’été, j’ai rencontré mon copain avec qui je suis aujourd’hui. Durant cette année où j’ai vécu une relation à distance, j’ai tourné deux courts-métrages et ce fut la période la plus productive des trois années écoulées.
En octobre 2014, mon copain est arrivé et nous avons emménagé ensemble dans le 7ème arrondissement. J’ai adoré vivre dans ce quartier. J’ai trouvé un travail juste à côté de la maison et je pouvais y aller à pied. Chaque matin, je regardais la Tour Eiffel depuis ma rue puis je traversais les Invalides d’où je voyais la Tour Montparnasse, le Pont Alexandre III et le Grand Palais. Je passais devant l’Assemblée Nationale et le Palais Bourbon avant d’arriver à Saint-Germain-des-Près où se trouvait mon bureau. Chaque jour, je faisais attention à tous ces beaux monuments que j’avais la chance de voir et je savais au fond de moi que tout allait me manquer quand je ne serais plus là.
Ce soir, les cartons sont finis, il me reste deux jours avant de reprendre la route pour retourner en Suisse. Je repense à toutes les fois où nous sommes allés à pied au cinéma sur les Champs-Élysées, à dix minutes de la maison. Je repense à ces pièces de théâtre, ces expos, ces activités qu’on pouvait décider de faire au dernier moment et qui n’étaient qu’à quelques arrêts de métro de chez nous. Je pense à toutes ces opportunités, ces possibilités, qu’offre une si grande ville. J’ai aimé n’être qu’un tout petit poisson au milieu de cette immensité. Quand j’avais 18-20 ans, je me souviens que je me disais qu’un jour, je voulais habiter dans la plus grande ville possible (je pensais à New-York à l’époque). Au final, ça a été Paris et c’était déjà bien grand. Je me suis tout de suite sentie à l’aise et comme chez moi.
Il y a des aspects de Paris qui ne me manqueront pas. Le métro bondé (que je n’ai finalement pas subi tant que ça durant ces cinq ans – je ne le prenais plus durant cette dernière année puisque j’allais au travail à pied et lorsque j’étais au Cours Florent, je ne le prenais pas aux heures de pointe), les gens désagréables, les vendeurs en magasin qui ne disent ni bonjour, ni le prix, ni au revoir, qui n’ont pas envie de t’aider, les gens qui te poussent sans te dire pardon, les individualistes, les serveurs au restaurant qui te traitent mal, le Coca à 6,5 euros dans un bar, à 10 euros en boîte, les parisiens hautains et prétentieux qui pensent vivre et être au centre de l’univers, les chauffeurs de taxi qui font des détours parce qu’ils pensent que tu es une touriste, l’importance exagérée accordée au paraître et au bon discours (tant que tu parles bien, tu peux travailler n’importe comment, ça ne se voit pas), trop de gens partout et tout le temps, les touristes qui marchent à deux à l’heure en ligne sur le trottoir, dans le métro et qui t’empêchent de passer, ceux qui ne se mettent pas à droite dans les escalators, les bus qui décident de ne pas s’arrêter à ton arrêt, le moindre problème administratif ou ménager qui devient une montagne car personne ne veut t’aider, l’obligation de passer quarante-cinq appels différents pour tomber sur le bon service et la bonne personne, les appartements minuscules à des prix de châteaux en Espagne.. Et je crois que c’est déjà pas mal.
Malgré tout, j’aime tellement Paris et j’ai tellement aimé y vivre. Je me suis faite à tous ces inconvénients et j’ai appris à faire avec même si ce fut très difficile pour moi qui viens d’un pays où tout est réglé comme un coucou. Je me réjouis de retrouver la tranquillité de la Suisse, l’efficacité des services administratifs, la politesse des gens, le calme en résumé. Je sais que lorsqu’on part à l’étranger, on idéalise toujours son pays. Je sais que tout n’est pas rose chez moi non plus, chaque place à son lot d’avantages et d’inconvénients. Si j’ai hâte de retrouver ce calme, je sais aussi qu’il est à son extrême et qu’il n’y aura plus autant de choses à faire qu’ici. Les gens sortent moins et restent plus à la maison, il n’y a pas de terrasses dans les bars, il y a moins d’activités en général. Mais après tout, c’est aussi ce que je suis et j’ai également ce côté très casanier en moi. J’aime être à la maison et ne plus en sortir. Je crois que l’on est fait de toutes les expériences de notre vie. Chaque étape nous façonne à sa manière et je sais que Paris m’a changée. Je ne repars pas comme je suis arrivée, je garderais toujours en moi ces cinq années passées ici qui m’ont faites, finalement, devenir un petit peu parisienne.
Cousinette
Bon retour choupette
Ally Bing
CousinetteMerci <3
Laura
Dis donc elle est bien jolie ton histoire 🙂
Un nouveau rythme s’offre à toi. J’ai hâte de suivre tes nouvelles aventures.
Ally Bing
LauraOh merci c’est gentil ça 🙂
T’es chou, merci d’être présente sur mon blog ça me fait super plaisir.
A très vite !